Atrium
16, rue René Descartes
67000 Strasbourg
Vidéo, 60 min, en boucle.
Sources : fonds historique IPHC – Strasbourg, chambre à brouillard CENBG – Gradignan
« Nous ne sommes que des mouvements de particules élémentaires », Pierre Van Hove, Chercheur à l’IPHC.
Des portraits d’inconnus défilent sous nos yeux. Présences éthérées, leurs visages ne disent rien de qui ils sont, de ce qu’ils font.
Issus des fonds historiques de l’IPHC, les portraits de ces hommes et ces femmes laissent place à l’incertitude et à la rêverie sur ce qui, peut-être, aurait pu être leur mission.
Évoquant le fragile ballet du temps qui passe, ces visages anonymes sont traversés de particules élémentaires.
Cette œuvre vidéo est liée à un ensemble de 4 œuvres qui évoquent chacune la question de l’image d’archive, le lien entretenu avec celui qui la crée ou celui qui la conserve, les processus de transmission et d’interprétation qui les sous-tendent.
Le projet vu par Olivier Crouzel
J’ai rencontré cinq chercheurs de l’Université de Strasbourg, des physiciens qui observent des particules élémentaires, des interférences microscopiques, des déplacements de molécules, des nanotubes, des gels… Au musée de minéralogie, j’ai découvert des cristaux issus des plus grands cataclysmes terrestres, des météorites, et des photographies sur plaque de verre d’expéditions scientifiques du début du siècle dernier, l’Himalaya, le Spitzberg, la mine de Kimberley en Afrique du Sud… Le Jardin des sciences m’a proposé d’explorer le contenu de trois cartons datant de l’occupation nazie pendant la seconde guerre mondiale, des images que l’on ne montre pas mais qu’il faut garder. J’ai rencontré un chargé de communication responsable du fonds d’archives photographiques de l’Université.
J’ai enregistré nos conversations et filmé en direct les archives que l’on me proposait, les premières images, celles des découvertes, des photographies sans index et parfois des portraits sans nom. Des diapositives, des transparents, des plaques de verres cassées et des projections powerpoint constituent ce corpus iconographique de départ.
Je posais alors des questions : Avez-vous des archives dans vos tiroirs ? Montrez-moi vos premières images… Décrivez-les… À quoi servent ces images ? Que deviennent-elles ?
Je m’interrogeais : À quel moment une archive n’en est plus une ? Comment, quand on ne comprend pas une image, suggérer un désir d’interprétation, voire de compréhension ?
Alors j’ai effacé les indices, j’ai recadré, j’ai comparé, j’ai filmé les mains qui expliquent les atomes et montrent les montagnes, les visages sans nom et les particules élémentaires, j’ai mélangé les conversations.