Mécanique de l’oeil

Mustapha Azeroual
x Marc Schmutz
_Institut Charles Sadron · 2022

Misha
Salle des délibérations
Allée du Général Rouvillois
67000 Strasbourg

Horaires : Lundi-vendredi · 8h-19h

Diapositives, carrousel diapo, écran de projection
Corpus d’images généré par microscopie optique

Réflexion sur l’invisible, sur ce qui précède l’image, sur la révélation de ce que l’œil nu ne peut percevoir… Mécanique de l’œil interroge et explore l’image scientifique.
L’artiste et le scientifique ont capté à travers l’optique d’un microscope une série d’images. Supposées sans intérêt pour le chercheur, issues du travail de mise au point et du réglage de l’éclairage, elles sont les images qui précèdent l’image nette, définie. Elles sont ce qui précède le visible.
En confrontant deux mécanismes, celui de la prise de vue numérique générée depuis un microscope optique, et celui de la diffusion par un carrousel à diapositives, dispositif suranné dédié historiquement à l’enseignement, Mécanique de l’œil questionne la nature de l’image scientifique, son processus d’apparition, de conservation et de diffusion.

La collaboration avec Mustapha Azeroual vue par Marc Schmutz


« On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible aux yeux. » dit le petit prince de St Exupéry. En microscopie, nous nous efforçons de rendre visible la matière dans ses plus petits détails constitutifs. Néanmoins, pour le microscopiste, il est essentiel, primordial de voir également avec le cœur. Si l’on observe avec trop de certitude scientifique rationnelle une nouvelle image qui se dévoile sous nos yeux peut nous paraître insignifiante alors que cela sera, peut-être, la genèse d’un nouveau projet de recherche. La rencontre entre l’œil de l’artiste et de celui du scientifique nous a permis de découvrir un nouveau monde. Dans celui-ci, le continuum de l’image scientifique avec toute sa rigueur et celle de l’artiste, permet de se laisser porter vers une nouvelle dimension. La citation de Pasteur, « le hasard ne favorise que les esprits bien préparés », pourra être méditée devant l’œuvre de Mustapha Azeroual et ainsi retrouver le scientifique dans ses interrogations.

Notre rencontre :
Le côté « images » a bien évidement fait de suite le lien dans nos premiers échanges. Et très vite, l’approche scientifique que je mène a trouvé écho dans l’esprit de Mustapha. De ce fait, mes explications sur la façon d’appréhender les problèmes scientifiques en laissant une grande place au « non connu » ou plutôt à l’inattendu ont suscité en lui des idées. Le prisme à travers lequel nous regardions les mêmes images scientifiques éveillait en nous des émotions et interprétations différentes. Les images sur lesquelles Mustapha a accroché, furent celles d’une expérience ancienne où j’étudiais la planéité de film de carbone très mince (quelques dizaines de nanomètres) servant de support pour la microscopie électronique. Il était admis depuis de très nombreuses années que ces films étaient plans. En fonction des réglages du microscope optique, nos yeux ne découvraient pas la même chose et ce qui était admis dans la communauté des microscopistes fut battu en brèche par une simple autre manière d’observer. Et c’est cette « découverte » fortuite pour moi que Mustapha a décidé d’interpréter avec ses yeux pour donner corps à une nouvelle facette de ces films de carbone. À vous d’en faire votre propre interprétation et appropriation.

La collaboration avec Marc Schmutz vue par Mustapha Azeroual

Marc Schmutz de l’Institut Charles Sadron est un passionné de photographie et de techniques photographiques anciennes, ce fut le premier élément de notre rencontre. Mr Schmutz a accueilli mon travail avec beaucoup d’ouverture et de sensibilité et cela m’a permis de travailler dans un climat bienveillant. J’ai beaucoup apprécié dans cette collaboration la générosité de Mr Schmutz dans ses explications et expérimentations.
J’ai eu la chance durant le projet Supplementary Elements*, de rencontrer nombre de scientifiques, extrêmement pointus dans des domaines plus ou moins proches des questionnement de ma pratique artistique, les échanges menés avec l’ensemble de ces scientifiques ont nourri ma pratique et ont donné naissance à des désirs de création que j’espère pouvoir réaliser lors de nouvelles collaborations. 

Artiste


Mustapha Azeroual

Contributeur(s)


Marc Schmutz