Patio
22, rue René Descartes
67000 Strasbourg
Impression numérique sur vinyle
Sources: Centre de Données astronomiques de Strasbourg (CDS), Aladin
À partir de sources numériques de l’univers profond issues du téléscope spatial Hubble et conservées par le Centre de Données astronomiques de Strasbourg de Strasbourg (CDS), et diffusées sur la plateforme Aladin plusieurs ensembles typologiques naissent à partir de ces nouveaux outils d’analyse et de classement, nous permettant d’entrevoir de nouvelles formes de représentation du paysage.
LE PROJET LOW SPACE ODDITY
associe de manière transversale l’équipe de recherche du Centre de Données astronomiques de Strasbourg, de l’Observatoire Astronomique de Strasbourg (CDS), via la plateforme Aladin et des images glanées sur le net. Ce projet propose une expérience spécifique autour de la représentation de ces espaces, nouveaux paysages spatiaux.
Qu’est ce qu’un paysage aujourd’hui, à l’heure où de nouveaux outils permettent la captation d’images du ciel profond, où des sondes sont envoyées au plus prêt des corps à étudier, où l’utilisation de l’intelligence artificielle modélise par le calcul informatique ces nouveaux espaces ? Ces données, sans cesse augmentées, peuvent-elles donner lieu à de nouvelles formes de représentation du territoire spatial ? Quels rôles jouent les algorithmes et les outils d’analyse et de reconstruction dans la fabrication de ces nouvelles réalités ? Comment ces images issues du calcul d’une IA, se superposent aux images dites « réelles » fabriquées par un opérateur et finissent par synthétiser de nouvelles perspectives de représentation ?
Low Space oddity interroge les flux de données issues des images captées par des télescopes et des sondes dédiées à l’exploration spatiale au travers de différentes plateformes ou interface dédiées au stockage de ces images (Aladin, Google Earth, Nasa Eyes …). L’ensemble des images qui constituent ce projet est fait par le prisme de la capture d’écran, (pratique pauvre de la photographie).
Low space oddity nous interrogent sur le régime de la vraisemblance de ces nouvelles photographies, sur leur matérialité et leur capacité à documenter ce nouvel espace.
À rebours de la vision euclidienne traditionnelle caractéristique du monde occidental, ce projet questionne le « paysage » en tant que construction culturelle et explore sa complète remise en cause par le numérique et les nouvelles techniques de captation et de modélisation.
La collaboration avec Lionel Bayol-Themines vue par Sébastien Derrière
Le Télescope Spatial Hubble est l’un des instruments les plus sensibles jamais utilisé pour sonder l’Univers profond. Mais le champ couvert par ses caméras est extrêmement petit: il faudrait combiner plusieurs dizaines d’images pour couvrir la taille apparente de la pleine Lune. Et l’objectif du télescope Hubble n’a jamais été d’effectuer un relevé complet du ciel : les astronomes l’utilisent depuis plus de 30 ans pour étudier des objets individuels, éparpillés sur le ciel. Les mosaïques des données Hubble brutes, qui sont accessibles avec l’atlas du ciel Aladin développé au CDS, montrent que seuls quelques pourcents du ciel ont été scrutés par Hubble : le reste du ciel reste encore noir à ses yeux.
C’est très enrichissant pour un chercheur de discuter et de partager des données avec un artiste comme Lionel. L’œil de l’artiste apporte une perspective nouvelle sur les données scientifiques, et une utilisation iconoclaste des outils du chercheur. Quand l’astronome va tout faire pour éliminer le bruit de mesure, homogénéiser les données ou s’affranchir des limites instrumentales, l’artiste va au contraire chercher la texture, forcer le contraste et sublimer le côté esthétique des imperfections. Quand l’astronome adopte une projection du ciel sur une surface plane en minimisant les distorsions, l’artiste se joue des systèmes de coordonnées pour voir un œil ou un œuf cosmique.
Et les besoins de Lionel d’extraire de nos bases de données des images de grandes dimensions à haute résolution rejoignent les demandes de certains collègues. Nous avons ainsi mis au point un service qui permet aujourd’hui d’exporter plus facilement de grandes mosaïques à partir des collections d’images disponibles au CDS.
La collaboration avec Sébastien Derrière vue par Lionel Bayol-Themines
Scientifique de formation, je suis très sensible à cet espace de recherche et l’invitation d’Émeline Dufrennoy et du Suac a été pour moi l’opportunité de travailler sur un projet Arts /Sciences et d’explorer les enjeux d’une recherche artistique par le prisme des images produites par la science.
Dans un premier temps j’ai pu rencontrer des laboratoires de recherche comme le CDS (Centre de Données astronomiques de Strasbourg), Icube (laboratoire des sciences de l’ingénieur, de l’informatique et de l’imagerie), l’IPCMS (microscopie électronique à effet tunnel) ou l’IPHC (recherche sub atomique) avec qui j’ai pu échanger tant sur l’objet de leur recherche sur un plan théorique que sur les images générées par leur travaux. Ces laboratoires m’ont passionné et j’aurais aimé pouvoir travailler avec chacun d’entre eux.
J’ai dû faire un choix et ai souhaité travailler avec le CDS car j’avais déjà commencé un projet (Low Space Oddity) qui proposait une recherche autour de la construction du paysage spatial à partir d’images glanées sur le net. L’accès aux bases de données du CDS m’a permis de développer, d’enrichir et de croiser mes différentes sources et de mêler images scientifiques et images de vulgarisation. J’ai pu ainsi envisager un dialogue entre elles en les dé-contextualisant et proposer un autre regard sur ces nouveaux paysages, sur ces nouvelles cartographies.
Cette expérience m’a amené aujourd’hui à souhaiter poursuivre des projets Arts /Sciences et à explorer l’espace de la recherche scientifique et de sa production d’image.