Bibliothèque Alinéa
4, rue René Descartes
67000 Strasbourg
Projection numérique
Issue d’expérimentations conjointes entre artiste et chercheur, Saltare cum lux laisse apparaître la lumière dans sa plus simple expression. Une impulsion laser y traverse un aquarium d’eau. D’un geste simple émane pourtant un commun aux chercheurs que sont l’artiste et le scientifique : La sérendipité, cette joie de l’inattendu de la découverte.
C’est là, dans la traîne de l’impulsion laser, qu’apparaît une « nébuleuse », due à la turbidité de l’eau. Ce phénomène avait jusqu’ici été théorisé, mis en équation, mais jamais observé.
La collaboration avec Silvi Simon vue par Wilfried Uhring
La vitesse de la lumière est une constante universelle et aucun transfert d’information ne peut dépasser cette limite ultime. Pouvoir observer la lumière se déplacer est donc un challenge technique et scientifique qui permet à l’esprit humain de mieux comprendre le comportement de la lumière et son interaction avec la matière. Dans ce but, nous avons développé au laboratoire ICube une caméra capable de prendre l’équivalent de 100 milliards d’images par seconde. L’intervalle de temps entre deux images n’est donc que de 10 ps, soit 10 millièmes de milliardième de seconde durant lesquels la lumière ne se déplacera que de 3 mm dans l’air. Travailler avec Silvi Simon avec notre caméra était très enrichissant, car les points de vue de l’artiste et du scientifique sont très différents. L’artiste n’a pas peur de créer des conditions expérimentales non maîtrisées pour obtenir des images « intéressantes » de son point de vue, mais absolument inexploitables, car trop complexes pour le scientifique. De l’autre côté, le scientifique préfère travailler dans des conditions expérimentales spécifiques lui permettant d’obtenir des images « intéressantes », car plus interprétables de son point de vue, mais moins exploitables pour une approche artistique. Cela dit, sortir des sentiers balisés par les protocoles expérimentaux favorise la sérendipité et l’interaction avec Silvi Simon nous a amené à créer des séquences d’images illustrant des principes physiques jusqu’alors jamais directement observés sur la diffusion des photons dans un milieu turbide.
La collaboration avec Wilfried Uhring vue par Silvi Simon
La lumière fait aussi partie de mon travail. Naturelle ou artificielle, elle se manipule et offre des possibilités infinies. Elle touche, traverse, modifie tout en restant insaisissable. Elle va si vite qu’elle paraît immobile.
Échanger avec des chercheurs spécialisés dans l’optique à propos de la lumière, c’est tellement vaste et ils sont tellement précis chacun dans leur domaine, que c’est à chaque fois ultra satisfaisant. Souvent le langage n’est pas le même et il faut un temps d’adaptation, mais une fois ce cap passé, les discussions fusent et les minutes défilent. C’est dense et très appétissant. Chercher à appréhender les choses de différents points de vue, comparer, aller au fond, tester, manipuler, utiliser, transformer, essayer, répéter, construire,…, inventer et créer cela se ressemble beaucoup. On sent la passion dans nos recherches, un peu l’obsession. C’est le regard et l’utilisation au final qui est différent.